déchet plastique dans la mer
Le plastique est le matériau qui
occupe la part dominante (et croissante) des déchets trouvés en mer. Diverses
études ont montré qu'on trouve maintenant des particules de plastique dans
toutes les mers du monde et à toutes
les profondeurs.
Parce qu'il est peu dégradable, 80 %
des débris marins seraient maintenant en matière plastique, alors que cet
élément n'a significativement commencé à s'accumuler que depuis la fin de la
Seconde Guerre mondiale, et plutôt depuis les années 196017. De plus, les
plastiques contiennent des stabilisants (plomb ou cadmium dans les PVC par
exemple) et des colorants ou divers additifs toxiques qui sont libérés dans
l'eau par lente érosion ou par photodégradation (pour les objets flottants ou
échoués)18.
Exemple de granulés de plastique
perdus par un train à Pineville en Louisiane.
Larmes de sirène sur une plage du
littoral français
Les larmes de sirène (en anglais
mermaid’s tears ou nurdles) sont des granulés plastiques d'origine industrielle
(plastic pellets ou industrial granules en anglais)
. Ces granulés de moins de
cinq millimètres de diamètre sont en forme de petite bille, pastille, comprimé
ou cylindre. Les couleurs les plus rencontrées sont les nuances de blanc
translucide, blanc grisâtre, blanc jaunâtre, l’ambré et le noir. Ils sont la
matière (semi-finie de base) utilisée en plasturgie. Ils sont déversés dans la
nature par accident, inattention ou nonchalance19. Une confusion existe avec
les verres de mer appelés aussi parfois larmes de sirène. Ils ne sont pas issus
de la fragmentation ultime de déchets plastiques plus gros20. Dans le milieu
aquatique, ils gardent leur aspect manufacturé mais sous l'action de l'érosion
(de l'eau et des sédiments) ils peuvent « fondre » comme un galet pour
atteindre quelques micromètres. Ces granulés industriels sont couramment
trouvés dans les canaux et les fleuves qui les amènent en mer et sur le
littoral21. De nombreux animaux les ingèrent en les confondant avec des œufs de
poissons auxquels ils ressemblent22. De plus, ces petits morceaux de plastiques
absorbent des toxiques23 tels que les PCB et d'autres polluants susceptibles
d'agir comme des perturbateurs endocriniens et d'interagir avec les capacités
de reproduction des poissons (agents féminisants, facteurs de délétion de la
spermatogenèse...).
De nombreux animaux sont concernés
par l'ingestion de plastique et ce constat scientifique permet d'évaluer la
pollution du milieu marin où ils vivent. Exemple des oiseaux marins : 94 % des
Fulmars boréal retrouvés morts en mer du Nord ont du plastique dans l'estomac
(Van Franeker et al., 2005)25. L'approche « Fulmar-Litter-EcoQO » a été retenue
comme un exemple pour la mise en œuvre de l'indicateur DCSMM 10.2.1 et
l'évaluation du « bon état écologique » en Europe (Atlantique nord-est, zone
maritime OSPAR26).
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