Finalité de la topographie

La topographie a pour objectifs principaux d’établir des cartes et des plans sur lesquels sont représentées toutes les informations ayant trait à la topographie de terrain et à ses détails naturels et artificiels. Ces documents permettront de s’orienter sur le terrain ou d’étudier un projet de construction.
Est proposée ci-après une classification des cartes en fonction de leur échelle et de leur finalité.

Echelles
Finalité
1 / 1 000 000 à 1 / 500 000
Cartes géographiques
1 / 250 000 à 1 / 100 000
Cartes topographiques à petite échelle
1 / 50 000, 1 / 25 000, 1 / 20 000
Cartes topographiques à moyenne échelle
1 / 10 000
Cartes topographiques à grande échelle
1 / 5 000
Plans topographiques d’étude, plans d’urbanisme
1 / 2 000
Plan d’occupation des sols (POS), descriptifs parcellaires
1 / 1 000, 1 / 500
Plans parcellaires, cadastraux urbains
1 / 200
Plans de voirie, d’implantation, de lotissement
1 / 100
Plans de propriété, plans de masse
1 / 50
Plans d’architecte, de coffrage, de détails, …

              Comment atteindre ces objectifs

1.2.1.           Etablissement de cartes à petite échelle

La première opération consiste à réaliser des prises de vue aériennes (avion ou satellite), puis de transcrire ces informations sur papier. Comme tous les détails de terrain ne sont pas visibles sur un cliché (certains étant cachés par des constructions ou de la végétation, etc.), il faut effectuer des mesures sur le terrain (exemple, tracé d’un chemin forestier).
On cherche de plus en plus à associer aux cartes des informations thématiques (exemple, associer à une parcelle de terrain le nom du propriétaire, la surface, …) ; cela ouvre la voie aux systèmes de traitement numérique des clichés en association avec des banques de données : les systèmes d’information géographiques ou SIG.

1.2.2.     Etablissement de cartes à grande échelle

Pour la préparation, l’exécution et le suivi d’un chantier, il est nécessaire d’établir des cartes à moyenne ou grande échelle (que la photogrammétrie ne peut pas toujours fournir en raison de la précision et du coût).
Ces cartes sont établies en allant lever sur le terrain la position et la nature des objets naturels et artificiels ; cette opération peut être faite par des mesures d’angles, de distances et de différences d’altitude. L’outil idéal pour ce type d’opération est la station totale ou le niveau numérique en raison de leur facilité d’emploi.
Les informations sur l’altimétrie sont primordiales car elles permettent, à partir de profils, de chiffrer les projets (cubatures). La principale information altimétrique sur les cartes est les courbes de niveau.
Enfin, il est impératif de s’appuyer sur un canevas de points connus par rapport à un système général ou local. En début de chantier, il faut donc disposer (à proximité de celui-ci) des repères planimétriques et altimétriques durables et accessibles.

2.         Géodésie - Cartographie

2.1.        Définitions

Þ                     Topométrie (opération de mesurer) : c’est l’ensemble des techniques permettant d’obtenir des éléments métriques indispensables à la réalisation d’un plan (mesures sur le terrain, suives de nombreux calculs).
Þ                     Topographie (opération de décrire) : c’est la science qui donne les moyens de représentation graphique ou numérique d’une surface terrestre ; en topographie, le terrain est représenté in situ, alors qu’en topométrie les calculs et reports sont des phases ultérieures au travail sur le site.
Þ                     Géodésie : c’est la science qui étudie la forme de la terre ; par extension, ce sont les techniques permettant de déterminer les points géodésiques et repères de nivellement.
Þ                     Cartographie : ensemble des études et opérations intervenant dans l’élaboration de cartes et plans.
Þ                     Canevas : ensemble de points connus en planimétrie et/ou altimétrie avec une précision homogène.
Þ                     Ellipsoïde : volume engendré par la rotation d’une ellipse autour d’un de ses 2 axes ; le terre est un ellipsoïde tournant autour de l’axe des pôles.
Þ                     Méridien : intersection de la terre avec un plan contenant l’axe des pôles (ellipse).
Þ                     Parallèle : intersection de la terre avec un plan perpendiculaire à l’axe des pôles (cercle).

2.2.        Formes et dimensions de la terre

Pour obtenir une carte (par exemple, carte au 1 / 25 000 de l’IGN), on se heurte au problème de la représentation plane de la « sphère » terrestre.
La terre est légèrement déformée ; elle présente, par rapport à son rayon moyen de 6 367 km, un « tassement » de 11 km au niveau des pôles et un « renflement » de 11 km au niveau de l’équateur. Elle a l’aspect d’un ellipsoïde dont l’axe de rotation est celui des pôles.
Il n’existe pas un ellipsoïde global unique. En France, l’ellipsoïde de référence est celui de Clarke, dont les caractéristiques sont :
·                         grand axe (rayon sur la ligne de l’équateur) : 6 378, 24920 km,
·                         petit axe (suivant les parallèles passant par les pôles) : 6 356,515 km.
Autres ellipsoïdes : système WGS 84 (World Geodetic System 1984) est la référence utilisée par le GPS, système European Datum 1950 (ellipsoïde de Hayford, projection de Mercator).
Un point sur l’ellipsoïde est repéré par sa :
·                         longitude : c’est l’angle formé par le méridien du lieu et le méridien d’origine ; elle s’exprime en degré et elle est comprise entre 0° et 180° Est ou Ouest ; le méridien d’origine international est celui de Greenwich ;
·                         latitude : c’est l’angle que fait la verticale du lieu avec le plan de l’équateur ; elle s’exprime en degré et est comprise entre 0° et 180° Nord ou Sud.
Un système géodésique est défini par :
·                         un ellipsoïde (Clark pour la France),
·                         un système de représentation plane (Lambert en France),
·                         un point fondamental dont les coordonnées sont déterminées par des mesures astronomiques (réseau géodésique).

2.3.        Représentation plane de Lambert

Ses caractéristiques sont :
Þ                     la France est divisée en 4 zones étagées du Nord au Sud dont les latitudes centrales sont :
·                         55 gon pour la zone « Nord » dite Lambert I,
·                         52 gon pour la zone « centre » dite Lambert II,
·                         49 gon pour la zone « sud » dite Lambert III,
·                         46,85 gon pour la Corse dite zone Lambert IV.
Þ                     le méridien origine est le méridien de Paris (Observatoire de Paris) ; il est à une longitude de 2,596921296 gon, à l’Est du méridien de Greenwich.
La zone Lambert II étendue a été créée de manière à obtenir un système de projection valable sur tout le territoire.
Un chiffre précédent directement l’ordonnée précise la zone dans laquelle se situe le point (1 dans la zone I, 2 dans la zone II et 3 dans la zone III) ; exemple, le point de coordonnées 982 152,25 m et 3 154 989,65 m est un point de la zone Lambert III, son ordonnée dans cette zone est 154 989,65 m.

2.4.        Lecture de cartes

2.4.1.           Définition du Nord

Le Nord géographique est la direction du méridien du point vers le pôle Nord.
Le Nord magnétique est la direction de l’aiguille aimantée, c’est-à-dire du champ magnétique terrestre du moment et du lieu.
Le Nord Lambert correspond aux ordonnées du quadrillage de ce système de projection.
L’angle entre le Nord géographique et le Nord magnétique est la déclinaison magnétique.
L’azimut (Az) est l’angle compté positivement en sens horaire depuis le Nord géographique.
Le gisement (G) est l’angle compté positivement en sens horaire depuis le Nord Lambert.
Une carte IGN se lit toujours face au Nord géographique. Le Nord géographique et le Nord magnétique sont distincts (en 2000, la déclinaison magnétique diminue de 0,12 gon par an).

2.4.2.           Renseignements portés en marge d’une carte IGN

Sur une carte IGN au 1 / 25 000 sont portées en marge de celle-ci, les renseignements suivants :
Þ                     numérotation des feuilles adjacentes,
Þ                     l’échelle extérieure permet de déterminer les coordonnées géographiques dans le système européen avec comme origine le méridien de Greenwich (sur les cartes récentes les coordonnées du système international WGS 84 sont reportées) ;
Þ                     l’échelle intérieure sert à déterminer les coordonnées géographiques en gons rapportées au système géodésique français (système Lambert avec comme origine le méridien de Paris) ; les données en noir sont celles du système Lambert de la zone et en bleu celles du système Lambert II étendu.
Le découpage d’une feuille au 1 / 25 000 se fait suivant les méridiens et les parallèles de 0,20 gon en 0,20 gon, représentant une superficie de 20 x 13 à 15 km.
A l’intérieur du cadre sont portées les amorces du quadrillage kilométrique (petites croix noires) de la représentation Lambert de la zone (zone III pour le Sud de la France)

2.5.        Réseaux géodésiques

Ceux sont des réseaux de points connus en planimétrie (nécessaires pour effectuer la majorité des travaux de topographie).
En France, le réseau, a été implanté par l’Institut Géographique National (IGN). Il s’appelle NTF (nouvelle triangulation française) et est constitué de :
Þ                     un point géodésique fondamental : croix du dôme du Panthéon à Paris (coordonnées géographiques : longitude 0,010693 gon, latitude 54,273618 gon) ;
Þ                     bases et stations servant à réorienter et réajuster les différents réseaux géodésiques ;
Þ                     points géodésiques répartis sur plusieurs réseaux (précision 10 cm) :
·                         réseau de premier ordre : 860 points espacés de 30 km,
·                         réseau de deuxième ordre : 5 000 points espacés de 10 km,
·                         réseaux de troisième et quatrième ordre : 60 000 points espacés de 3 km,
·                         réseau complémentaire : 20 000 points.
Ces points géodésiques sont matérialisés sur le terrain par un bloc solide en granit dont la partie émergeant du sol est un cube de 15 cm d’arête ; sur sa face supérieure horizontale une croix gravée matérialise le repère. L’IGN publie pour chaque feuille au 1 / 50 000 un répertoire des points géodésiques. Des mires géodésiques permettent l’observation éloignée de ces points.
La précision de la NTF est de l’ordre de 1 cm par km et s’avère aujourd’hui insuffisante compte tenue des techniques modernes de positionnement (GPS, par exemple qui donne une précision d’au moins 1 mm par km). De ce fait, un nouveau réseau géodésique (RGF 93, Réseau Géodésique Français) est en train de se constituer, il comprendra à terme :
·                         un réseau de référence français (RRF) constitué de 23 sites,
·                         un réseau de base français (RBF) :6 000 points,
·                         un réseau de détail français (RDF) : environ 80 000 points.
L’avantage principal de ce nouveau réseau est son universalité et son adéquation avec le système WGS84 du GPS.

2.6.        Réseaux altimétriques

La différence d’altitude entre deux points sur une même verticale apparaît comme la distance séparant ces deux points sur cette verticale ; le principe des mesures de ces distances appelées dénivelées est le nivellement direct.
Le réseau altimétrique français actuel est le nivellement de précision de la France IGN 69. Le système d’altitude utilisé auparavant était celui des nivellement Lallemand (NGF : nivellement général de la France) qui présente des discordances pouvant atteindre 35 cm d’altitude.
Le zéro de l’IGN 69 est le niveau moyen des mers mesuré par 19 marégraphes et 11 médimarémètres (mesure du niveau moyen de la mer). Le repère fondamental d’altitude en France est placé près du marégraphe totalisateur de Marseille.
Le réseau altimétrique national est constitué d’environ 500 000 points ayant une précision comprise entre 1,3 et 2,4 mm. Les repères de ces points (repère de nivellement) ont généralement été placés sur des édifices publics (mairie, église, gare, pont). Ce sont souvent des pastilles en métal d’un diamètre de 15 cm.
L’IGN publie des cartes au 1 / 50 000 où sont portés les repères de nivellement avec les altitudes IGN 69, dites altitudes normales. Un service minitel (08 36 29 01 29, environ 1,5 € la minute) permet d’accéder aux fiches informatisées des repères de nivellement. Possible sur le site : ign.fr.
Le réseau altimétrique national actuel (IGN 69) est indépendant du réseau géodésique (NTF).

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