Mes apprentissages a procédé au réaménagement
Pour accompagner les nouvelles
propositions de ce projet, sans pour autant compromettre
et dénaturer
la conception initiale des manuels existants, voici les résolutions
prises par
l’équipe des
auteurs.
1. Compréhension orale et production orale
La version de 2004 de Mes
apprentissages proposait une page d’expression
et de communication,
placée en fin
de séquence. Elle correspondait à des
activités de réemploi et de réinvestissement.
La version réaménagée de Mes
apprentissages propose une double page de Communication
et Actes de langage, dédiée à l’écoute, la
compréhension et la production orale. Placée au
tout début de l’unité, son rôle est de
donner davantage de supports aux apprenants pour
communiquer. Sa place à l’ouverture
de l’unité indique aux enseignants l’importance
des
compétences
orales dans l’apprentissage de la langue et rappelle que la maîtrise du
français
commence par l’oral et
que celui-ci a autant d’importance que l’écrit, sur
lequel les efforts
portent habituellement le
plus.
La première page
visant à développer l’écoute sera accompagnée d’enregistrements
audio,
signalés dans le
manuel par un pictogramme (l’enseignant
pourra aussi dire et jouer luimême
les dialogues s’il ne dispose
pas de matériel audio).
2. Intégration de 6 projets par an, menés étape par étape : une activité sur
la durée
pour motiver les enfants et
mobiliser leurs compétences dans un projet fédérateur.
Dans leurs propositions de réaménagement
de la collection Mes apprentissages, les auteurs
ont introduit un projet par
unité, afin de valoriser la pédagogie
du projet et d’encourager les
enseignants à la
mettre en pratique dans leur classe.
Sans bouleverser les contenus
des manuels mais au contraire en s’articulant
sur ceuxci,
ces projets menés au
rythme de la classe sur cinq semaines chacun, étape par étape,
permettent d’agir
autrement dans l’optique de l’approche actionnelle de l’enseignement
de la
langue. Ils améliorent l’enseignement/apprentissage
du français en motivant les apprenants
par une activité différente et
de plus longue haleine, mêlant oral et écrit et débouchant
sur une production dont la
classe pourra être fière. Ils peuvent aisément être intégrés aux
pratiques actuelles de classe à l’oral
comme à l’écrit.
4 • Guide du professeur
3. Des synergies mises en évidence
La double page compréhension /
production orales met en avant la synergie entre ces deux
composantes. Une autre
synergie sera soulignée : celle qui existe entre Les textes de lecture
et des activités de
production de l’écrit. La première
nourrit la seconde ; cela permet aux
enseignants et aux élèves de
mieux faire des liens entre compréhension
et production écrites.
Le présent
guide s’adresse à l’enseignant de la 6e année primaire
(4e année du cycle
intermédiaire).
Il est conçu conformément à l’esprit de la Charte Nationale de l’ةducation et
de la Formation, aux
Orientations pédagogiques officielles et aux programmes en vigueur.
ةtant donné que l’objectif
essentiel des cycles primaires est de permettre à l’apprenant
de développer
les compétences nécessaires à une maîtrise progressive et à une
utilisation
fonctionnelle de la langue
française selon le cursus suivi et l’orientation
choisie, le présent
guide invite à
enseigner le français à travers ses différentes
composantes : Communication
et Actes de langage, lecture,
activités de langue (lexique, grammaire, orthographe, conjugaison),
ainsi que la production de l’écrit et
le projet de classe.
Il propose des démarches
propres à « susciter » la motivation des élèves et à les
engager
dans des activités de
recherche, de découverte et de production. Il met l’accent
sur l’alternance
entre les activités
collectives et les activités
individuelles aussi bien à l’oral qu’à l’écrit, sans
oublier le travail en groupes
restreints.
Il propose également
des batteries d’exercices variés et
gradués, des prolongements, des
bilans réguliers
qui permettent au professeur de faire le point sur les acquis et d’analyser
les
difficultés afin de
procéder aux remédiations appropriées, au
soutien ou à l’approfondissement.
Il propose des modèles de
fiches de leçons qui indiquent des pistes de travail pour aider
l’enseignant
dans la préparation de sa classe. Toutefois, un effort d’adaptation
des démarches
et des contenus proposés à son
environnement pédagogique s’avère primordial. Pour donner
à l’enseignant
un aperçu global sur les compétences,
les objectifs et les contenus de chaque
séance d’apprentissage,
nous avons tenu à insérer, en début de chaque unité , une
page de
présentation.
Dans un esprit de commodité, la présentation
des fiches dans ce guide est faite suivant
l’ordre des
pages du livret de l’élève et de l’emploi du temps qui a été stipulé par le
cahier
des charges.
Le guide contient également
une progression à double entrée qui donne à l’enseignant
un aperçu global
sur les contenus du programme de l’année. ہ la fin du
guide, l’enseignant
trouvera un glossaire, une
bibliographie variée et certaines reproductions des posters supports
d’activités orales.
Nous formulons le souhait que
l’enseignant trouve non seulement de l’intérêt, mais
aussi du plaisir, à
organiser les apprentissages à partir
et autour de ce guide qui, comme
son nom l’indique,
sert à l’accompagner dans son acte d’enseigner
et à baliser le processus
d’enseignement
/ apprentissage.
Les auteurs
Aperçu
théorique • 5
Cet ensemble pédagogique
propose une approche méthodologique de l’apprentissage
du français. Les activités pédagogiques
proposées
concourent à développer chez l’élève les capacités de
communication orale et de production écrite, et
à engager la
réflexion d’une manière
intelligente et intelligible sur le fonctionnement de la langue.
Le livret de l’élève
correspondant au présent guide a été soigneusement réaménagé conformément à l’esprit de
la Charte
Nationale de l’ةducation et de la Formation, aux Orientations pédagogiques
ainsi qu’aux programmes officiels et aux orientations
de la réforme en
profondeur du système éducatif dans le cadre d’une
vision globale et cohérente allant de 2015 jusqu’à 2030.
Lors de l’élaboration
du livret de l’élève et du guide de l’enseignant,
nous avons pris en compte les objectifs escomptés
à travers
l’allégement de ces ouvrages :
Du côté du curriculum
• Elaborer
un guide pédagogique pour l’enseignant
de français assez explicite et documenté pour
enseigner autrement le
français au
primaire ;
• Elaborer
un livret pour l’élève permettant de faciliter les apprentissages.
Du côté de l’enseignant
• Passer
de la logique de transmission des savoirs à la
logique de construction active et finalisée des
apprentissages en phase
avec le vécu de l’élève (lire/écrire/interagir)
;
• Passer
des pratiques qui se focalisent sur les savoirs ou compétences
disciplinaires cloisonnées à celles qui développent
également
des compétences transversales (stratégiques,
culturelles, communicatives, méthodologiques
et technologiques) ;
• Passer
progressivement de l’enseignant dépendant exclusivement du livret à l’enseignant
réflexif, inventif créant les
conditions
favorables à l’apprentissage.
Du côté de l’élève
• Passer
de l’élève passif à un apprenant(e) acteur de son apprentissage.
• Passer
de l’élève timoré à un apprenant(e) épanoui(e).
• Passer
du simple apprentissage mécanique du français à une
pratique fonctionnelle de la langue.
L’objectif
des auteurs est de fournir à l’élève l’occasion
de développer des compétences
orales et écrites en lien avec son âge,
ses intérêts et son
contexte socioculturel pour communiquer et s’ouvrir à d’autres cultures.
Leur souhait, en dernière analyse
est de doter l’élève des
savoirs, des savoir-faire et des habilités nécessaires
à son épanouissement et à son
autonomisation.
Quant à ce
guide, outil de référence et de planification pédagogique
de l’enseignant, il propose des informations théoriques,
des indications méthodologiques
nécessaires à l’exploitation du livret de l’élève, des
tests d’évaluation périodiques des notions
abordées.
Ceci dans le but d’atteindre
les objectifs suivants :
•
Permettre à l’enseignant de mettre en oeuvre des démarches
susceptibles de répondre aux exigences des programmes en
vigueur et d’adapter
ses approches aux besoins spécifiques
de sa classe.
• Mettre à la
disposition de l’enseignant des procédés et des
techniques adaptables et qui contribuent à la réussite de
l’enseignement-apprentissage
de la langue française.
• Aider l’enseignant
à renforcer sa pratique quotidienne en faisant autrement sa classe.
A. Les compétences
disciplinaires relatives à la 4e année du cycle intermédiaire
Comme il a été souligné dans l’avant-propos,
la conception de cet ensemble pédagogique
est conforme aux recommandations
de la Charte Nationale de l’ةducation et de la Formation et tient compte des clauses du Cahier
des charges et du programme
officiel.
Suivant le découpage
des textes officiels, cette étape du
cursus scolaire (4e année du cycle intermédiaire)
se situe vers la fin de
l’école
primaire. Elle est considérée comme une étape de consolidation et de préparation
au collège. Dans ce cycle, à l’instar
du cycle précédent, les
dispositions pédagogiques mises en oeuvre prennent en considération
les difficultés d’apprentissage
des apprenants ; elles
contribuent à aider les apprenants à s’approprier
progressivement toutes les compétences
disciplinaires
suivantes :
En communication et actes de
langage : L’apprenant doit pouvoir communiquer, écouter
autrui et demander des renseignements,
exprimer son point de vue et
ses sentiments, exposer des informations sur un sujet, un fait ou un événement, réemployer
le
vocabulaire, et les structures
étudiées dans de nouvelles situations de communication et enfin dire et
mémoriser un poème
ou un court texte.
En lecture : L’apprenant
doit pouvoir identifier différents
supports d’écrits et reconnaître leurs
caractéristiques, comprendre les
informations explicites d’un texte,
lire et comprendre seul les consignes ordinaires de l’activité
scolaire, s’initier à l’utilisation
Aperçu théorique
6 • Guide du professeur
des documents de référence
(dictionnaire, encyclopédie…) en vue de réunir une documentation. Il doit également
savoir utiliser
une Bibliothèque
Centre Documentaire (BCD), choisir un livre ou un journal en fonction du but
recherché, et adopter la modalité
de lecture qui convient à la
situation.
En production de l’écrit : Dans cette activité, l’élève doit
pouvoir mobiliser ses compétences orthographiques et lexicales ainsi
que sa connaissance des
conventions d’écriture de différents écrits. Et
ce pour rédiger des textes à visée
informative, narrative
descriptive ou prescriptive.
B. Définition des concepts
Dans cette partie, il ne s’agit pas
d’aborder toute la terminologie de la littérature pédagogique
mais de définir certains
concepts particulièrement
importants – ceux de séquence, d’objectifs, de compétences et
de pédagogie différenciée – pour
lesquels les auteurs se
proposent de déterminer de façon précise l’ensemble
des caractères qui leur appartiennent.
ہ la fin du guide, dans le glossaire, l’enseignant
découvrira un aperçu clair
et concis sur d’autres concepts.
1. La séquence : La séquence est un ensemble de séances
ayant chacune un objectif spécifique.
Les multiples séances qui
constituent la séquence s’articulent
entre elles dans le but de développer
des compétences précises chez l’apprenant. Elles
outillent l’apprenant
des moyens qui lui permettent de s’approprier
des savoirs et des savoir-faire qu’il mettra
en pratique,
en autonomie, dans des
situations diverses et imprévisibles
en dehors de l’école.
2. L’objectif : Il est primordial de préciser qu’il ne
sera pas proposé ici un exposé des différents développements consacrés par
la littérature à la
notion d’objectif. Dans ce présent
ouvrage, le terme d’objectif sera utilisé pour
signifier le but assigné à
chaque séance du
livret de l’élève. Le ou les objectifs spécifiques
de chaque séance énoncent avec précision et
netteté ce
dont l’élève sera
capable à l’issue de la séance.
3. Les compétences : Si le mot « compétence » est depuis longtemps utilisé dans le
vocabulaire usuel, il est tout à fait récent
dans le domaine de la
psychologie, de la linguistique et surtout de l’enseignement.
Définir ce qu’est une compétence s’avère
une tâche délicate.
En effet, comme l’a souligné Philippe Perrenoud dans son ouvrage Construire des compétences dès
l’école, il
n’est pas aisé d’en apporter une définition
explicite et partagée car le champ des compétences
est assez vaste et
la notion a de multiples sens.
– De ce
fait, on retrouve une première définition
qui assimile la compétence à un objectif d’apprentissage
dans le but « d’insister
sur la nécessité d’exprimer
les objectifs d’un enseignement en terme de conduite ou de pratique observables ».
– Une
deuxième définition oppose la notion de compétence – ce qu’un
individu est capable de réaliser – à celle de performance –
cette preuve tangible de ce qu’un
individu sait ou sait faire quelque chose, c’est-à-dire ce
qu’il réalise effectivement.
– En
revanche, une troisième définition souligne que la compétence est
un potentiel qui existe déjà chez l’individu, c’est-àdire
une faculté qu’il peut
exercer et utiliser à tout moment. Or, ce sont les apprentissages qui contribuent à
transformer les
capacités réelles de
toute personne en compétences effectives.
Par conséquent,
avant d’aborder la notion de compétence et
de savoir-faire, il est nécessaire de connaître et de
distinguer trois
types de compétences :
a. Des compétences
transversales relatives aux attitudes de l’enfant et
aux acquisitions méthodologiques.
b. Des compétences
relatives au domaine de la maîtrise de
la langue.
c. Des compétences
relatives aux différentes disciplines.
En relation avec les
apprentissages, les compétences se répartissent en deux groupes : compétences de
base et compétences
de perfectionnement. On
appelle compétence de base, une compétence qui
doit être nécessairement maîtrisée par l’apprenant
afin de pouvoir aborder sans
problèmes de nouveaux apprentissages qui impliquent cette première compétence. En
revanche
une compétence de
perfectionnement est une compétence qui
n’est pas indispensable pour la suite des apprentissages, et ce
à un
moment donné de l’apprentissage.
Compte tenu de la polysémie qui
caractérise la notion de compétence, et
afin d’épargner à l’enseignant des risques de
dérive,
souvent source de confusion et de polémique, un
référentiel de compétences
relatives à la quatrième année du cycle
intermédiaire
est reproduit ci-après.
L’enseignant
est invité à l’utiliser comme fil d’Ariane
tout au long du programme. Cependant, il est signalé que le
choix de la
pédagogie
par compétences et de la pédagogie
par objectifs n’a rien de contradictoire : elles peuvent faire chemin ensemble
grâce à la
grande souplesse et à la perspicacité
professionnelle dont fera preuve l’enseignant.
Aperçu
théorique • 7
Matières Compétences
Oral – S’exprimer
et répondre aux fonctions langagières de
base telles que l’échange d’information et exprimer
simplement une idée ou une
opinion.
– Prendre
part à des échanges sociaux très courts,
en utilisant les formes quotidiennes d’accueil
et de
contact (présentation,
invitation, excuse…).
–
Commencer, poursuivre et clore une conversation simple.
Phonologie – Dire des
mots et des expressions de manière compréhensible.
– Varier l’intonation,
placer l’accent et exprimer des nuances de sens.
Lecture – Lire
expressivement et progressivement des textes courts et moyens en saisissant le
sens global.
– Relever
les indices indispensables à la
construction du sens.
–
Identifier les types de textes les plus usuels avec une appréhension
globale du sens.
– Se familiariser
avec les supports écrits et acquérir progressivement une autonomie de lecteur.
Ecrit –
Comprendre une consigne par écrit et y
réagir favorablement.
– Produire
de courts énoncés et réussir leur mise en ordre.
Grammaire /
conjugaison
– Utiliser
correctement des structures simples.
– Utiliser
des structures syntaxiques et des formes grammaticales simples appartenant à un répertoire
mémorisé.
Orthographe – ةcrire avec une relative exactitude phonétique
(mais pas forcément orthographique) des mots courts qui
appartiennent à un
vocabulaire oral.
– ةcrire et copier des mots, des expressions et des
consignes simples utilisées régulièrement.
– Acquérir
progressivement l’importance de l’orthographe
dans ses rapports avec les autres volets du
fonctionnement de la langue
(morphosyntaxe).
Lexique – Utiliser
un vocabulaire suffisant pour les besoins communicatifs élémentaires.
– Utiliser
un répertoire élémentaire de mots isolés et d’expressions
relatifs à des situations concrètes
particulières.
4. La pédagogie différenciée :
La pédagogie
différenciée se définit comme « une pratique d’enseignement
qui consent aux différences inter-individus et qui
propose des activités
individualisées ». Elle est née de l’évolution de la reconnaissance de l’hétérogénéité du
groupe-classe et
du droit à la différence
cognitive, socioculturelle et psychologique de l’individu
apprenant. Cette démarche dite « stimulante et
de progrès » met en
place un cadre souple et sécurisant dans lequel l’apprenant
prend conscience de ses capacités, débloque
son désir d’apprendre
et devient acteur de ses apprentissages. Du fait que chaque élève ait un
vécu propre, un développement
affectif unique, un rythme
propre et des aptitudes personnelles, il est nécessaire
que l’enseignant mette en place une diversité
de moyens et de pratiques pédagogiques.
Pour cela, il doit non seulement maîtriser
les contenus enseignés, mais approfondir
ses connaissances dans le
domaine de la pédagogie différenciée, clé de la réussite de l’éducabilité des apprenants en difficulté.
L’idée d’un
enseignement uniforme – assimilé de la même façon, au même rythme et dans la même durée – est révolue. L’élève
est désormais
placé au centre de l’apprentissage
où il existe avec « ses désirs, ses
soucis, ses richesses » et ses aptitudes
véritables.
En adaptant sa méthodologie
aux besoins et en l’organisant en situations d’apprentissage
et d’évaluation, l’enseignant
parvient à
entretenir le désir et le plaisir d’apprendre
chez les élèves. Il réussit à mettre en avant, de façon
valorisante, les
compétences de
chacun.
5. Autres pratiques :
En vue de donner du sens aux
activités des élèves et de les rendre acteurs et non spectateurs, il est proposé dans le
cadre des
différentes
disciplines un éventail varié de techniques d’animation.
Entre autres :
- Travail de groupes : L’apprentissage
en binômes /dyades (par deux), en petits groupes ou en collectif sont des
façons
d’organiser
le groupe classe afin d’assurer la participation de tous les élèves dans
des situations d’apprentissage variées. Ce
qui permettra de diversifier
et de multiplier les interactions entre eux. Pour ce faire, les élèves
auront besoin de l’orientation
et de l’appui de
leur enseignant afin d’apprendre comment travailler de façon
efficace et organisée.
- Explications et
justifications orales : Elles représentent une démarche qui permet aux élèves de
justifier leurs réponses, leurs
choix et leur raisonnement en
communiquant oralement. Cette technique proposée dans le
cadre du « projet de classe », de «
la communication et actes de
langage », de la « lecture » et d’autres disciplines … leur
permet d’enrichir non seulement leurs
compétences
orales mais aussi d’encourager leur prise de parole et de développer
ainsi leur confiance en eux.
8 • Guide du professeur
- Exposé : C’est une
présentation orale au cours de laquelle l’élève doit
présenter à l’ensemble du groupe les résultats
de sa
recherche ou l’aboutissement
de son travail comme c’est le cas pour le « projet
de classe ».
- Jeu de rôle : Au cours de
cette activité qui se présente sous une forme ludique, chaque élève est
appelé à jouer seul ou avec
des camarades un rôle en
lien avec une situation de communication précise et
de s’approprier un vocabulaire et des structures
étudiées en vue
de les réemployer dans des situations de communication authentiques.
En effet, la diversification
des pratiques pédagogiques permet au groupe classe, quoique hétérogène, d’atteindre
des objectifs
communs. Ceci par le biais de
moyens différents et adaptés à chaque élève.
Ainsi, grâce à cette
pratique, comme l’écrivait Joubert à Fontanes
: « Il n’y avait point d’écolier,
quelque médiocre qu’il pût être
qui fût
absolument négligé et abandonné par ses maîtres. On cultivait de chaque esprit ce qu’on
pouvait cultiver et on n’en
laissait aucun d’illettré et d’incapable
d’admirer. »
C. Principes fondamentaux
1. Le passage de l’oral à l’écrit
Même si l’apprentissage
de l’oral débute à la 2e année du cycle primaire alors que celui de l’écrit
commence à partir de la
4e année du cycle
primaire, l’équilibre et la consolidation des deux sont assurés au
cours des années suivantes du cycle.
Il n’y a point
de scission entre l’oral et l’écrit. En effet, autant l’oral
favorise et renforce l’apprentissage de l’écrit,
autant
ce dernier facilite l’appropriation
des règles et du code de l’oral.
En fin de parcours, les
objectifs du cursus, la progression du livret de l’élève et les
contenus favorisent la maîtrise des deux
systèmes. L’élève est à même de
comprendre les règles qui s’imposent à la langue orale et à la
langue écrite, et de pouvoir
utiliser leurs codes
respectifs, et ceci par le biais d’activités spécifiques
et d’outils adaptés.
La pratique orale de la langue
qui se fait en étroite liaison avec les autres apprentissages (lecture et écriture)
est essentielle
à la
formation de l’écolier « futur citoyen ».
Les activités proposées ont
pour objectifs de développer des compétences
communicatives – telles que la prise de parole en
public, l’écoute de
l’autre –, de structurer la langue et de réinvestir
les acquis pour tenir des conduites langagières adaptées
en situation de communication.
Dans cette optique, les
auteurs du livret proposent une progression structurée où s’articule
l’apprentissage de la langue orale
et écrite.
Toutefois, cela ne signifie
pas que l’un est plus ou moins négligé au détriment
de l’autre. Autant l’oral doit
favoriser et renforcer
l’apprentissage
de l’écrit, autant ce dernier doit faciliter l’appropriation
des règles et du code de l’oral.
Alors que les méthodes
précédentes
posaient comme principe la séparation
nette entre l’apprentissage de la langue orale et celui de la langue écrite,
la méthode préconisée dans le
livret de l’élève est basée sur une progression structurée. Elle
propose un apprentissage
étroitement
articulé entre langue orale et langue écrite
dans lequel l’apprenant est actif car constamment sollicité dans le
cadre d’une démarche où il est
celui qui construit son apprentissage.
L’élève actif,
qui entrera par le biais d’activités spécifiques et d’outils didactiques dans ces deux systèmes,
comprendra les
règles qui
s’imposent à la langue orale et à la
langue écrite et pourra s’approprier
leurs codes respectifs.
2. Apprentissage et évaluation
a. L’apprentissage
Le terme apprentissage se définit
comme suit : « Processus d’acquisition d’un comportement, d’une
connaissance, d’une
habileté. » Ce qui
signifie une suite ordonnée d’opérations aboutissant à un résultat
tel que l’acquisition des savoirs et
l’appropriation
des savoir-faire.
Les apprentissages prévus pour
la 4e année du cycle intermédiaire se
situent dans la continuité par rapport à ceux des niveaux
précédents.
Ils sont construits sur des pré-acquis,
c’est-à-dire des acquis antérieurs
que les auteurs du livret ont pris en
considération
lors de la construction des nouvelles notions ou fonctionnements. Ils se sont
efforcés de les rappeler afin que les
apprenants puissent s’approprier
ces données avec davantage de succès
L’objectif
principal de cette démarche n’est autre que le développement
des diverses compétences relatives au cursus de cette
année et la
mobilisation des acquis dans des situations imprévisibles
et variées. Une partie de l’apprentissage
est consacrée
à l’acquisition
des savoirs que ce soit en langue, en expression orale ou en expression écrite.
Cependant, ces savoirs n’ont de
valeur que s’ils
servent à l’apprenant à s’approprier des savoir-faire dans les différentes
disciplines. Ainsi, à titre d’exemple, en
lecture, l’activité vise non
seulement la compréhension du texte mais également
le développement de savoir-faire susceptibles
de permettre à l’élève de
lire en autonomie de nouveaux textes.
C’est dans
cette optique que sont conçues les leçons de langue, les activités orales
et écrites. Et grâce au procédé de simulation
qui consiste à « faire
comme si », l’élève parvient à transformer ses savoirs en savoir-faire.
b. L’évaluation
C’est l’une des
préoccupations pédagogiques majeures des auteurs de cet ouvrage. En éducation,
selon Legendre, l’évaluation
est « une
cueillette et un traitement d’informations
qualitatives et ou quantitatives ayant pour but d’apprécier le
niveau
d’apprentissage
atteint par le sujet par rapport à des
objectifs en vue de juger d’un
cheminement antérieur et de prendre les
Aperçu
théorique • 9
meilleures décisions
quant à un cheminement ultérieur ».
Et dans l’optique d’une pédagogie
par compétences et d’une approche communicative de la langue enseignée, « évaluer » signifie
diagnostiquer et mesurer avec
exactitude la réalisation de l’objectif
que l’on s’est fixé à l’avance. On y recourt pour vérifier
dans
quelle mesure l’apprenant
est (sera) capable d’utiliser la langue apprise dans des situations réelles de
communication. Ainsi,
à l’issue d’une évaluation,
ce n’est pas un exercice, encore moins un apprenant qui est évalué. C’est le
degré d’atteinte d’un
objectif d’apprentissage
(ou de plusieurs) qui est mesuré avec
exactitude grâce à cet instrument de mesure.
On évalue
donc pour informer élèves et parents sur les connaissances, pour combler les lacunes des
apprenants et
y remédier et
pour déterminer la valeur de notre propre méthodologie
(appropriation ou non des procédés, du matériel et
de
l’usage qui
en est fait, et l’attitude du maître).
3. Les formes de l’évaluation
On distingue trois types d’évaluation
qui interviennent à des moments différents de
l’apprentissage et qui poursuivent des
buts forts distincts.
Cette typologie actuellement
en usage est fondée sur la fonction de l’évaluation.
c. L’évaluation
diagnostique est une démarche qui survient au début de l’apprentissage
même. Son objectif principal est de
déterminer
les forces et les faiblesses des apprenants afin de prescrire des activités de révision ou
de rattrapage adaptées
à leur
niveau. Et comme elle a une fonction préventive,
elle ne devrait pas donner lieu, en principe, à l’attribution
d’une note.
b. L’évaluation
formative est une démarche « … ayant pour objet d’informer élève et maître du
degré de maîtrise atteint et,
éventuellement,
de découvrir où et en quoi un élève éprouve
des difficultés d’apprentissage en vue de lui faire découvrir
des
stratégies qui
lui permettent de progresser ». Ce type
d’évaluation se pratique pendant et au moment même de l’apprentissage
en vue de procéder aux
remédiations nécessaires et de pratiquer, en cas de besoin, la pédagogie
de soutien et de renforcement.
En portant simultanément sur
les éléments qui interviennent dans le processus d’apprentissage,
parmi lesquels le contenu,
les activités, les apprenants
et la stratégie, l’évaluation formative permet à l’enseignant
d’adopter le comportement et les
stratégies qui
favoriseraient le mieux la réalisation
des objectifs.
Pour aboutir à une
parfaite efficacité de l’évaluation formative, l’enseignant
est appelé à établir des fiches d’évaluation,
rationnellement organisées et
convenablement tenues pour pouvoir organiser en conséquence
les séances de soutien et / ou
d’enrichissement.
c. L’évaluation
dite sommative est une évaluation terminale. Elle intervient au terme d’un
processus d’apprentissage ou
de séquences d’apprentissage.
Elle a pour objectif d’évaluer l’apprenant, de certifier son degré de maîtrise des
objectifs
pédagogiques
visés et de valider ou non son passage à un
niveau supérieur. Cette pratique d’évaluation
attribue à l’apprenant
une note dont la valeur est
proportionnelle à la maîtrise des savoirs et des savoir-faire ayant fait l’objet de
l’apprentissage.
4. La pédagogie de l’erreur
La prise de conscience et la
dynamique de l’apprentissage et de l’usage du
français exigent une progression pilotée avec
souplesse. Les attitudes face
aux erreurs, les mesures à prendre et l’utilisation des erreurs sont les facteurs déterminants
dans
l’action de
l’enseignant. A retenir que :
– les
fautes et les erreurs sont la preuve de la volonté de l’apprenant
à communiquer malgré les
risques ;
– les
erreurs sont inévitables : elles sont le produit transitoire du développement
d’une langue par l’apprenant
;
– les
erreurs devraient non seulement être corrigées mais
aussi analysées et expliquées en temps opportun ;
– la
correction mutuelle immédiate devrait être systématiquement
encouragée pour faire disparaître les
erreurs ;
– les
erreurs qui ne sont guère que des lapsus doivent être ignorées mais
les erreurs systématiques doivent disparaître.
Le classement des erreurs
facilite le travail d’identification et de correction. Par conséquent, il
faut accorder l’importance qui
s’impose à ce genre
de fautes (prononciation, orthographe, vocabulaire, morphologie, syntaxe,
usage, contenu socioculturel…).
Le voeu le plus cher au coeur
des auteurs est que chaque enseignant exploite à bon
escient ce guide et les différentes
activités proposées, qu’il s’appuie
sur sa connaissance des apprenants et sur celle de la pédagogie
différenciée pour aider les
apprenants à
progresser efficacement dans leur apprentissage et à développer
les compétences visées.
10 • Guide du professeur
Cet ensemble pédagogique
s’adresse aux élèves et aux enseignants de 4e année du
cycle intermédiaire (6e année de
l’Enseignement
Primaire). Il est enrichi d’un matériel pédagogique
adapté aux contenus (posters dont la reproduction est
insérée en fin
de ce guide et d’un enregistrement audio téléchargeable.)
La particularité de sa
conception est qu’il est organisé sous
forme d’unités. Il comprend une période d’évaluation
diagnostique
réservée à l’évaluation,
à la remédiation et à la consolidation des acquis antérieurs,
combinée avec l’unité 1 « le monde de l’école »
qui traite des acquis antérieurs
relatifs à la cinquième année de l’enseignement primaire. A cette période s’ajoutent
cinq unités
d’apprentissage.
Chaque unité dure
cinq semaines (quatre semaines pour l’installation
des ressources et une semaine pour l’évaluation,
la
remédiation
et la consolidation). Toutes les unités d’apprentissage
sont construites sur le même schéma. Cette organisation
en unités
clairement articulées autour de thèmes
proches des préoccupations et des centres d’intérêts de l’élève confère au
livret de l’apprenant
une unité thématique et une structure parfaitement claire et facile à
utiliser. Elle donne également une
cohérence
certaine à l’ensemble des unités.
La page d’ouverture
de chaque unité d’apprentissage annonce la sous-compétence, le
sujet du projet de classe , les thèmes des
activités abordées et les
objectifs escomptés.
A. La planification des
situations d’enseignement/apprentissage
Les fiches pédagogiques
complètes de planification des situations d’apprentissage,
aux canevas harmonisés et intégrant les
aspects de gestion, d’animation
et d’évaluation et le projet de classe mettent à la
disposition de l’élève un livret qui lui permettra
de s’investir
davantage dans son processus d’apprentissage.
Elles proposent notamment des situations d’apprentissage
en classe et/ou en autonomie
contenant des supports, des consignes de travail, des exercices d’application,
de transfert et
d’évaluation
adaptés aux capacités de tous les élèves. La méthodologie
retenue est celle suivie par toutes les disciplines et
qui va de l’observation/découverte à l’évaluation
en passant par la compréhension/conceptualisation et l’application
/transfert.
Les outils proposés ont
volontairement opté pour la simplification du discours pédagogique
en se focalisant, non pas sur les
questionnements, mais sur les
actions de l’enseignant, et de l’apprenant(e)
(activités de l’enseignant/ activités de l’élève.)
B. Les unités
d’apprentissage
1. L’unité 1 « le monde de l’école » réservée à la phase de transition
Comme son nom l’indique,
cette unité constitue un passage transitoire de la 3e année à la 4e année du
cycle intermédiaire.
Elle représente une
phase d’évaluation diagnostique et de révision
ciblée des acquis antérieurs.
Les activités proposées durant
cette unité se
rapportent aussi bien à l’oral qu’à l’écrit. Des moments d’évaluation
diagnostique alternent avec des moments
de correction et de remédiation.
A l’identique des autres unités, cette
unité a pour thème le monde de l’école.
Elle est atypique
dans la mesure où sa
structure diffère des autres. Le long de cette unité, les élèves vont
revoir les objectifs de la communication,
lire et exploiter un texte à visée
informative, acquérir une méthodologie de travail. Quant au fonctionnement de la langue, de
nombreuses activités sont
proposées. Elles commencent par un rappel de certaines notions étudiées l’année précédente et
s’achèvent par
des exercices écrits diversifiés. Cette
unité assure les assises d’un
apprentissage aisé et réussi. Au sein de cette
unité, un
texte de lecture diction offre un moment d’évasion
dans l’univers poétique des mots.
2. Les unités d’apprentissage (de 2 à 6)
Leur structure est récurrente.
Cette particularité permet à l’élève une utilisation aisée et
pratique du livret. Il peut s’y repérer
facilement.
2.1. Structure d’une unité d’apprentissage
2.1.1. Communication et actes
de langage
Une unité d’apprentissage
débute toujours par des activités d’oral. L’oral
signifie prendre la parole dans des situations
de communication. Pour maîtriser l’apprentissage
de la langue orale et faire développer
les capacités d’expression et de
communication, il est proposé deux leçons de
communication et actes de langage par unité. Chaque
leçon est exploitée en
2 séances de
30 minutes et 2 séances de 45 min pour chaque unité. Une séance
supplémentaire portant sur l’évaluation
des
deux leçons est
prévue en fin d’unité.
Un micro-dialogue ou un récit
enregistrés sur CD servent de support pour véhiculer
un objectif de communication à travers
un matériau
linguistique à faire acquérir aux élèves (lexique et expressions). Le micro-dialogue est présenté en haut
de chaque
fiche de «
communication et actes de langage » du guide
pédagogique.
Structure d’une leçon de
communication et actes de langage
Quatre grandes étapes
imbriquées les unes aux autres constituant un processus continu d’enseignement-apprentissage
ont
été
retenues. Cette segmentation est dictée par des
raisons purement pédagogiques :
–
Observation / Découverte : il s’agit de
faire observer le support de l’activité pour le
faire appréhender de manière
globale en
vue d’en faire
dégager quelques hypothèses de
sens.
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